Histoire des plaques
Avant les plaques Une circulaire, du 5 avril 1833, aux préfets, émanant du Directeur des Ponts et Chaussées et des Mines, préconisait d’installer des panneaux indicateurs sur le bord des routes. Il n’existait en effet que des bornes royales mises en place sous Louis XV à partir de 1745. Elles sont implantées toutes les mille toises, soit environ 2 kilomètres. Le 15 avril 1835, une autre circulaire émanant du même auteur instaurait la mise en place des panneaux indicateurs (dits aujourd’hui plaques de cochers).
Première tentative Une seule couleur était alors préconisée : le fond bleu avec les lettres blanches. Les poteaux à l’extérieur des villages pouvaient être en bois, en pierre ou en fonte. Le choix du matériau étant laissé à l’initiative des conseils généraux, le coût était un des critères de choix, mais aussi la proximité de fonderies en ce qui concerne l’emploi de la fonte. Les tableaux devaient être peints sur les murs, ou éventuellement sur un enduit de mortier. On est loin de la plaque de cocher en fonte qui allait apparaître quelques années plus tard.
Harmonisation En 1846, deux notes, l’une portant sur les techniques d’implantation des poteaux et des tableaux, l’autre sur les teintes à harmoniser en fonction de la classification des chemins. _ Dix ans après la circulaire de 1835, de nombreux poteaux ont déjà été placés aux intersections en dehors des bourgs, des tableaux indicateurs à leur sortie. Néanmoins, toute latitude ayant été laissée aux Conseils Généraux pour choisir poteaux en bois ou en fonte ou plaques en fonte ou mortier, nombreux sont ceux qui, dans un souci d’économie, ont opté pour le moins onéreux. A titre indicatif, en 1846, un poteau en fonte coûte 75 Frs, une plaque en fonte 10 Frs. Mais la longévité a été évaluée à 20 ans pour le bois, indéfinie pour la fonte. Il convient de souligner que seuls les chemins vicinaux étaient à la charge des communes, les Routes Royales au compte du trésor, les départementales au compte des départements. Et les chemins vicinaux n’étaient officiellement toujours pas concernés par les poteaux indicateurs.
Instructions précises Le manuel des aspirants au grade d’ingénieur des ponts et chaussées, publié en 1856, donne des instructions précises pour la construction de ces divers panneaux. « Les distances parcourues sur les routes doivent être indiquées par des bornes itinéraires, et des poteaux indicateurs doivent signaler aux voyageurs la direction et la longueur des chemins. » * les lettres pour les tableaux en fonte ou en zinc pouvaient être peintes ou en relief (travail de fondeur). _ * les indications de distance et de lieux sont celles des bourgs les plus proches et/ou les plus importants. Devaient y figurer aussi le lieu d’implantation du poteau et la désignation de la route. _ Par contre pour les plaques apposées sur les murs, il était conseillé de ne pas y faire figurer la classe ni le N° de la route, ces indications n’étant pas indispensables. Néanmoins, une couleur par type de route était conseillée, tant pour les poteaux que pour les panneaux : _ * rouge pour les routes impériales (appelées ensuite les voies de grande communication) * jaune pour les départementales ou stratégiques (Les routes stratégiques ont été mises en place par une loi de 1833 et concernent particulièrement l’ouest de la France.) * bleu pour les chemins vicinaux. (qui administrativement ne sont toujours pas concernés) Ces indications n’ont été suivies d’effet que selon les directives des préfets. Les couleurs traditionnelles étaient le fond bleu et les lettres blanches, sauf pour les départements qui ont suivi à la lettre les consignes.
Chemins vicinaux C’est un courrier adressé aux préfets, en date du 19 août 1859, et signé du Duc de Padoue, Ministre secrétaire d’État au département de l’Intérieur, qui étend l’implantation des poteaux et tableaux aux chemins vicinaux. Ce courrier est pour le moins étonnant, non pas sur le fait que l’implantation soit étendue aux chemins vicinaux, mais sur l’obligation qui est faite de porter les distances séparant les bourgs au chef-lieu ou autre cité administrative, uniquement parce qu’il avait vu des panneaux de ce type en Italie. Leur objectif initial était bien de permettre aux voyageurs de se diriger et de connaître les distances qui les séparaient des communes avoisinantes. Peut-on considérer cette note aux préfets comme la déclinaison d’une lubie de l’empereur Napoléon III ? Sans aucun doute, d’ailleurs, rares furent les départements qui se plièrent à cette directive. _ Mais ces plaques ne se sont nullement substituées aux plaques de cochers traditionnelles qui sont les seules à réellement pouvoir renseigner le voyageur. Par contre, dés l’année 1859, de nombreux Conseils Généraux ont pris la décision d’étendre l’implantation des tableaux ou poteaux aux chemins vicinaux.
Givraines
Givraines dispose de 3 plaques en fonte comme Intvilliers. Depuis l’installation de ces plaques (sans doute au milieu du XIXe siècle) le temps a fait son œuvre. La rouille a écaillé la peinture qui a fini par disparaître laissant apparaître une inscription ton sur ton peu lisible ni élégante. Certaines plaques apposées sur un mur privé ont bénéficié d’une rénovation de bon aloi de la part du propriétaire, les autres continuaient à subir l’outrage du temps.
Une opportunité a permis à la commune, à moindre frais, de réhabiliter toutes les plaques dans leurs couleurs initiales. Après la dépose, un rajeunissement en atelier, elles seront replacées sur leur mur dans les prochains jours.
La rénovation des plaques a été réalisée par Nicolas JAMOIS – 1 Place du Bourg – Courcy-aux-Loges. Des larges extraits de son site internet ont permis de rédiger l’histoire des plaques ci-dessus. 17 Mars 2015